Avant propos
Depuis son origine, l’homme ressentit le besoin de s’entourer d’objets mobiliers.
Ce constat nous autorise à dire que le mobilier constitue un besoin fondamental de l’homme. De ce seul fait, il s’est transformé sans cesse au fur et à mesure des évolutions successives des moeurs et des modes de vie de la société. Ce phénomène s’est amplifié avec sa sédentarisation.
Au départ dans un souci purement fonctionnel de confort, ce besoin d’ameublement s’est très vite complété d’une démarche esthétique afin de créer un véritable cadre de vie, reflet valorisant de l’image de l’homme qui l’habite. Ainsi depuis toujours, les notions de fonctionnalité et d’esthétique furent-elles intimement liées.
Grâce à son intelligence, l’homme a su faire évoluer cette fonctionnalité lui adjoignant des critères de praticité ou de confort (on parlerait aujourd’hui d’ergonomie) et pour marquer son territoire culturel il n’a pas manqué d’influencer le style en toutes choses.
N’est-il pas meilleur exemple que la commode?
Initialement simple coffre dans lequel on entassait ses effets personnels au gré des migrations, solide mais si peu pratique pour y trouver l’objet ou l’habit convoité. A tel point qu’un créateur, à l’époque inconnu, eut l’idée d’y aménager des tiroirs pour y ranger plus commodément ses vêtements. A l’époque gageure technologique que les maîtres artisans surent assumer.
Dès lors, la commode devint-elle au fil du temps un support privilégié des différents courants stylistiques de notre histoire.
Une interprétation juste de la fonction grâce à une bonne prise en compte des comportements, une parfaite maîtri- se technologique fondée sur un savoir-faire professionnel, une esthétique fruit d’un parti pris créatif engagé et mature; en d’autres termes les bases fondamentales de la création intemporelle qui seule peut prétendre à une véri- table reconnaissance sociale.
Philippe A. MAYER Président de l’UNIFA
Dans nos itinéraires culturels habituels, il nous semble évident aujourd’hui de dissocier une forme d’art particulière de son contexte afin de mieux la lire, l’observer, voire la disséquer.
Parcours historique et plastique précis, acquisition indéniable d’une connaissance exhaustive de l’artiste, l’oeuvre ou le parcours qui nous est soumis, s’inscrit dans une lecture d’aujourd’hui et dans le contexte qui est le notre.
Or, cette oeuvre ou ce parcours est lié à un environnement particulier à l’époque où ils est né, moment privilégié où les courants d’idées, dus le plus souvent à des apports extérieurs liés à l’actualité du moment, se télescopaient se confondaient et rejaillissaient les uns les autres dans l’apparition de nouvelles formes d’expressions uniques, singu- lières voire provocantes.
L’époque, le moment de l’Histoire où se situe l’oeuvre où l’artiste est évidement déterminant, fondamental. C’est pourquoi il nous a semblé riche d’enseignements de tenter, même de manière partielle, de raconter la petite histoire d’un des meubles qui nous est le plus familier : LA COMMODE, dont les différents éléments historiques se conju- guent encore au quotidien et ce en essayant de nous les restituer dans un environnement qui est le leur.
Ces ensembles ainsi réalisés nous restitueront les images instantanées d’un passé proche ou lointain que nous ima- ginons volontiers comme des bonheurs passés.
Jean-Claude MAUGIRARD Conseiller Artistique
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